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my disorder
4 septembre 2012

La petite boîte

J'ai toujours eu un problème avec les petites boîtes,
Mon père m'en offrait à la moindre opportunité comme à la moindre non-occasion; toutes aussi minimes, colorées et farfelues les unes que les autres.
Certaines venaient de très loin, et chacune avait sa fonction de gardienne particulière pour tout les objets précieux de ma vie de petite fille.
Les perles en plastique et les mots secrets dans un bout de feuille de classeur plié en huit, ont maintenant fait place à d'autres sortes de trésors comme contenu. J'ai maintenant une boîte à cigarettes, une boîte à drogue, une boîte à larmes, une boîte à sourires, une boîte à musique..
Avouer une chose pareille est semblable à la facilité qu'on pourrait avoir à appuyer sur une de nos plaie à vif ou à surmonter une humiliation publique extrême; mais j'ai toujours crû que les choses étaient un peu magiques, imperméables au temps, plus précieuses et plus secrètes lorsqu'elles étaient dans une petite boîte.
J'ai la fâcheuse tendance à mettre les gens dans des cases, et rarement dans des boîtes. ( Peut être parce que le jugement et la méprise sont plus simples à utiliser avec autrui. "Devenir grand et ne pas se mouiller", certainement le plus grand mensonge qui soit, une belle illusion qu'on peut nourrir longtemps, comme un cancer. )
Mais aujourd'hui, en émettant certaines réserves tout de même; je me dis que j'échangerais bien celles que je possède contre une nouvelle, une dans laquelle je pourrais t'y loger. Je t'aurais dans mon sac ou dans ma poche, jamais très loin.
Je ne sais pas trop pourquoi toi, mais tu es un peu comme ces légendes urbaines qu'on prend pour argent comptant. Quoiqu'il en soit je te crois magique et précieux.
Je ne sais pas encore si tu es imperméable au temps, et tu n'es plus trop un secret; mais c'est là tout l'interêt à vouloir te garder quelque part.
A l'instant T, tu es ce bout de feuille de classeur, ces petites perles kitsch du bazar paki de belleville, ma cigarette du soir, ma musique pour aller courir; et toutes ces petites choses dont j'ai eu besoin dans mon sac ou dans une poche, pas très loin..
J'ai laissé tomber les armes et je dois dire que ça me fout un peu la trouille; la vulnérabilité a rarement été pour quelqu'un une force, mais il est avouable à demi mot que le revers de la crainte et l'adrénaline qu'elle procure sont exquis.
Quoiqu'il advienne, merci de faire à nouveau de moi une petite fille. ça me manquait un peu.

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