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my disorder
21 novembre 2011

Saturday Night Fever

Un samedi soir comme un autre, impossible d’y échapper.
Le litre de lambrusco vient remuer le fond de vin blanc qui tapisse le fond de notre estomac, le cendrier quant à lui, se charge de se remplir de neige grise.
Les fenêtres laissent entrer le vicieux courant d’air qui nous fera faire un mouvement péristaltique inversé de nos poumons le lendemain.
Les petites enceintes de l’ordinateur, elles, dégueulent des sons atypiques, ringards, éléctro-pouet; (qu’importe le style, le corps se contente de suivre..).
Les cheveux se fouettent à l’oxygène et à la fumée, les voix-cris-tentatives de chant viennent se mélanger aux rires incontrôlés.
Les achats compulsifs pointent le bout de leur nez, savoir tenir droit dans la file d’attente des caisses s’avère être alors un exercice difficile, *fermer sa gueule-fermer sa gueule-fermer sa gueule* aussi.
On finit comme d’habitude sur la route qui nous mène à une boîte en ferrailles..on s’étonne alors de notre force de contrôle physique et mental face au gros phoque en veste noire qui tente d’informer le peuple de son pouvoir incroyable parce qu’il peut te péter les tympans avec ses cris, aussi primitifs que ses actes (qui se limitent à frapper de toutes ses forces sur la table où danse billets et pièces).
Une fois passé la porte nous voilà plongé dans ce monde familier aux lumières agressives mais colorés..
Certains besoins d’ivres ne s’expliquent pas, le nôtre était ce soir de vouloir dominer physiquement le reste du monde en étant perché le plus haut possible dans une prison pour putes.
Après des heures de mouvements frénétiques il est temps d’affronter à nouveau le froid, qui si glacial cette fois qu’on croirait que des lames viennent nous griffer les joues et se sont déjà chargé de nous sectionner tout les doigts au préalable.
Le trottoir devient notre siège de roi, la dernière cigarette sera quant à elle avalée d’une traite.
Comme chaque cuite qui se respecte, le passage épicerie pour le repas du guerrier est inévitable.
Comme chaque nuit qui se respecte, les connards du quartier sont à leur poste habituel..On dirait des playmobils qu’on fixe chaque nuit à cet endroit précis et qu’on retire le matin, en même temps que le passage du camion poubelle.
L’un d’eux m’attrape le bras alors que je tentais une accélération vaine comme une jeune antilope qu’on verrait sur Arte et qui avait l’espoir d’échapper à son chasseur alors qu’elle sera inévitablement bouffée dans la seconde qui suit (rire incontrôlé à ce moment là en général, suivi de grasses vulgarités accentuées par des mouvements d’index violents vers le poste télé).
Il prend soin de serrer ses doigts bien forts pour être sûr que ça traverse mes multiples couches de fringues et que ça atteigne ma peau.. si il avait pu y faire traverser ses ongles il l’aurait fait, juste pour qu’on s’arrête.
Le corps cède alors au caprice du tortionnaire de bras et s’arrête, tandis que les restes d’alcool s’évaporant dans nos paroles se chargent de l’humilier grassement pour qu’il reparte les couilles dans les chaussures en vociférant que finalement t’es moche et en plus t’es conne.
La pizza et le sourire de l’épicier de nuit viennent alors réconforter le bras agressé.
Le lit nous appelle ensuite.. et enfin.. le sommeil nous avale tout entier jusqu’au lendemain après midi.
A la semaine prochaine.

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