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my disorder
21 novembre 2011

"Mais"

4 putains de lettres pour un mot-mine. Le truc bien enfoui sous la terre; tu te ballades tranquille et hop, ta jambe s’envole à jamais. C’est un peu ça.
Ce mot si simple et si banal n’en reste pas moins sournois. Il surgit de nul part comme un voisin sans vie qui déboule dans le hall d’immeuble à l’entente des cliquetis de votre clé dans la boîte aux lettres. Là il vous sort cet air étonné de surprise surjoué accompagné d’un «ha tiens bonjour!», alors qu’il guettait dans l’œil de sa porte depuis 5 bonnes minutes, et qu’il savait très bien que vous étiez là. Vous ,vous êtes surpris, et ça vous fait chier pour dire les choses comme il faut. Et pourtant, c’est celui au courant qui joue le mieux l’effet d’imprévu.Les comportements humains sont d’une complexité intense incroyablement intéressante.
Revenons en à ce «mais» sournois qui suscite tant de métaphores pour imager sa vilenie.
Après tout nous le connaissons tous, ce «mais» qui peut vouloir dire: «non mais laisse tomber on ne te prolongera pas ton CDD»; ou: «la robe est belle, c’est toi qu’est moche»; «la nuit dernière c’était bien POINT. J‘te reniquerai p‘tet la semaine prochaine, j‘ai rien de prévu pour le week end.»; ou encore: «ça me fait chier de t‘accompagner à l‘aéroport, c‘est le premier jour des soldes !»; « C’est pas parce que je n’ai pas de projet pour demain que j’ai envie de te voir», «votre profil est parfait pour ce poste et pourtant on prend quelqu'un d’autre!».
Si tout ces mots vous parlent, vous font sourire ou autre, sachez que vous les avez vous-même, nous les avons nous-même, utilisés à des fins similaires. C’est peut être ça d’ailleurs, la magie des mots et des relations humaines; pouvoir passer d’acteur principal à second rôle en un claquement de doigts, tout ces retournements de situations maléfiquement beaux ou laids qui nous permettent d‘être parfois un minimum compréhensifs.
Quoiqu’il en soit ce «mais» me colle aux baskets comme un connard de caniche qui ne s’est jamais pris de baffe dans la gueule, alors pourquoi se gênerait il pour copuler grassement avec votre bras ou votre jambe? Ou encore comme le gros et grand berger allemand de la grosse voisine, qui pue, que vous croisez dans la boulangerie et ne peut s’empêcher , sa taille aidant, de vous renifler là où je pense avec son museau froid et trempé. Voilà, maintenant tout le monde pense que ça sent les fonds marins dans votre culotte, et que vous n’utilisez pas le Gel douche intiméa. Pourtant vous êtes bien propre, et n’avez rien demandé à personne.
Et bien oui, c’est exactement ça l’injustice du «Mais.».
Le jour où je pourrais lui foutre un coup de pied en douce je me sentirais peut être mieux.

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Commentaires
E
Haha ! Bien joué ;)
W
Tu expliques bien l'utilisation abusive de ce mot et les sentiments qui se cache derrière son usage, souvent de l'hypocrisie par contre j'ai envie de te dire que je lis bien ton blog MAIS ... ;-)
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